« Je n’ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c’est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson ».
Rebecca West
Le documentaire en cinq parties
- (05:15) - Au départ, ma première action, j’y ai participé, honnêtement, juste pour voir, même peut-être pour rire. Mais quand j’ai été licenciée à cause d’une action, quand j’ai senti la pression monter de la part de mes proches et de mes amis, je me suis dit OK, ce combat est juste. [Inna Schevchenko, Femen]
- (06:00) - Nous nous attaquons au patriarcat et ses différents visages : la dictature, l’industrie du sexe et l’église. Ils sont toujours dans le déni des femmes. Quand les hommes ne peuvent pas contrôler cette nudité qu’on utilise dans nos actions, ça les rend dingues et ils sont capables d’utiliser les pires moyens pour arrêter ça, et c’est une bonne façon de montrer qui ils sont. [Inna Schevchenko, Femen]
- (01:20) - L’industrie du sexe en pleine expansion et sous l’emprise du milieu mafieux qui ronge les pays de l’Est depuis la fin de l’ère soviétique. Et c’est sans doute ça qui révolte le plus les Femen, être renvoyer à l’image de femme-objet, tout juste bonne à se marier ou à se prostituer. [Caroline Fourest]
- (02:39) - J’ai de la sympathie à leur égard. Ça secoue les choses, ça nous fait sortir d’une espèce de conformisme, de petit machin, elles nous donnent de l’air, c’est une ouverture. Mais après, pourvu qu’elles y arrivent! Je suis pour qu’elles y arrivent. [Maya Surduts, Collectif Droits des femmes]
- Elles tombent du ciel, elles ont un mode d’action inattendu, elles viennent du monde où elles ne sont pas soutenues, alors que nous, en 70, on avait tout le mouvement de mai 68 avec nous, on n’était pas isolé, on est arrivé dans une société qui était prête à nous entendre. [Liliane Kandel, sociologue]
- (04:40) - L’idée d’enlever mon tee-shirt ne m’a pas du tout effrayée parce que j’avais en arrière-plan cette idée, ce type de culture, cette exaltation du corps. Il fallait décoloniser notre corps. Le corps des femmes était toujours un enjeu et dans notre société, ça reste un enjeu. Dire NON, ça passe par le corps, qu’on le veuille ou pas. [Christine Fauré, historienne]
- (05:30) - Je suis née dans ce pays où dès le départ on m’a expliqué que j’étais un instrument dans les mains d’un homme, que c’était lui qui allait prendre soin de moi, qui allait me contrôler, une fois que je l’aurais trouvé, mais pour le trouver, il fallait que je ressemble à une poupée. Ils vous font sentir coupable parce que vous êtes une femme. Comme femme, vous ne devez pas parler fort, vous devez être gentille et sourire même si vous n’aimez pas quelque chose. Si tu n’es pas satisfaite, juste tais-toi, ce qui me disait ma mère. On nous demande, pourquoi vous vous battez? Mais c’est toute l’histoire des femmes qui en est la raison! [Inna Schevchenko, Femen]
- (01:20) - En France, on ne peut pas recruter facilement les femmes qui sont d’origine maghrébine ou arabe parce que ces femmes-là sont dans un enfermement familial ou des quartiers qui fait que si elles s’expriment de cette façon-là, les conséquences peuvent être difficiles. Je vois bien que la société française ou européenne a oublié des combats majeurs. Et les Femen sont une belle piqûre de rappel, c’est violent, c’est choquant. Je pense qu’il faut revenir à une forme d’activisme qui réveille les consciences. [Safia Lebdi, présidente des Insoumises]
- (08:06) - Là où la religion commence, le féminisme s’achève, la liberté du peuple s’achève, c’est sûr, et c’est quelque chose que nous devons partager maintenant, parce qu’il est déjà tard, parce qu’ils sont déjà trop profondément en nous. [Inna Schevchenko]
- (10:48) - Tu penses que la nudité est plus révolutionnaire, plus subversive dans les pays musulmans? - Oui, parce qu’ils se concentrent toujours sur nos corps, et sur la façon dont on est censé les cacher. [Alia al-Mahdi, blogueuse égyptienne]
- (03:06) - 83% des Égyptiennes disent subir un harcèlement sexuel quotidiennement. Parfois il se transforme en déchaînement collectif. […] Le harcèlement et même le viol sont aussi des armes politiques utilisées par la police contre les femmes activistes. [Caroline Fourest]
- (05:10) - Je ne vois pas les Femen au milieu de la place Tahrir, où elles sont vite violées, égorgées, tuées. [Safia Lebdi]
- (11:00) - Plutôt nue qu’en burqa! Parce que ce n’est pas un vêtement pour une femme. Ce n’est pas un vêtement de femme, c’est un vêtement d’homme pour mettre les femmes dedans. Si on parle de liberté des femmes, leurs corps sont toujours au centre. Le corps des femmes c’est l’indicateur de la liberté des femmes. [Inna Schevchenko]
- (06:04) - Femen est un mouvement mixte, mais les garçons sont priés de se faire discrets, les femmes sont les seules à pouvoir mener les actions, surtout si elles sont risquées.
- (09:50) - L’attaque contre la famille et contre la religion allait de pair. Il y avait une espèce de force absolue de dévoilement du MLF à travers des slogans qui étaient moitié poétiques moitié biscornus, mais qui disaient tous : ça suffit comme ça! Notre situation n’a rien ni de naturel, ni de fatal. Il n’y a aucune raison pour que se soient les femmes qui fassent la vaisselle. Cet arrachage de rideaux était d’une violence! La violence était là. Tout à coup, plus rien n’allait de soi, même pas la différence des sexes. [Liliane Kandel, sociologue]
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