Le monument le plus visité de Barcelone et peut-être d’Espagne est un chantier ! Il s’agit du Temple expiatoire de la Sagrada Familia.
Cette basilique catholique est dédiée à la Sainte Famille et financée exclusivement par les aumônes.
Sa construction a débuté le 19 mars 1882 à l’initiative d’une association des dévots de Saint-Joseph.
Le premier architecte s’étant retiré, l’association fait appel l’année suivante au jeune Antonio Gaudi (31 ans).
Cet architecte catalan apparaît comme le principal représentant de l’Art Nouveau, un courant artistique qui s’est épanoui dans toute l’Europe au tournant du XXe siècle.
En rupture avec l’académisme, il promeut les références à la nature, en particulier au milieu marin, avec des motifs décoratifs et des structures tout en courbes et en couleurs.
Comme l’ensemble de l’Art Nouveau, l’art de Gaudi est imprégné par l’appétit de vie, le mystère de la Nature et la gaieté.
On le découvre dans ses nombreuses réalisations architecturales qui font la beauté de Barcelone .
Toutes en rondeur, ses constructions excluent la ligne droite et angulaire, ce qui leur donne une infinie douceur et une grande humanité, à l’opposé des constructions glaciales et sans âme de la fin du XXe siècle.
Ainsi en va-t-il de la Sagrada Familia.
Un artiste rempli de foi
D’emblée, le jeune architecte, fervent catholique, fait le choix d’un édifice de très grandes dimensions, avec une nef de 90 mètres de long, surmontée de 18 tours, pour les douze apôtres, les quatre évangélistes et la Sainte Famille : Joseph, Marie et le Christ. La tour la plus haute, qui représente le Christ, culmine à 170 mètres.
Toute la basilique, dans sa structure et ses éléments décoratifs, est ainsi chargée de symboles religieux. Elle compte par exemple trois façades qui représentent la Nativité, la Passion et la Gloire ou la Résurrection du Christ.
L’architecte a rapidement mesuré l’ampleur du chantier et compris qu’il ne serait achevé que bien après sa mort. Il a donc élevé en premier lieu les tours afin que celles-ci ne soient jamais remises en cause, et gardé pour la fin la couverture de la nef.
Renversé par un tramway le 10 juin 1926, Antonio Gaudi a été inhumé dans la crypte de la basilique à laquelle il a offert la plus grande part de son génie.
La nef, aujourd’hui couverte, a été consacrée par le pape Benoît XVI le 7 novembre 2010 et l’ensemble des travaux pourraient être achevés en 1926, pour le centenaire de la mort de Gaudi, lequel pourrait être béatifié à cette occasion.
Camille Vignolle
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