martes, 26 de junio de 2012

Rousseau (1712 - 1778)

Rousseau (1712 - 1778)

«Jean-Jacques», apôtre de la Nature

http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=251

Le futur écrivain est né à Genève, le 28 juin 1712, dans la famille d'un horloger calviniste. Sa mère meurt des suites de l'accouchement et son père doit l'abandonner à un âge encore tendre aux soins d'un pasteur peu commode.

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), pastel par Quentin de La Tour, 1752

Rêveur solitaire mal à l'aise dans la société, Jean-Jacques Rousseau publie en une douzaine d'années l'essentiel de son oeuvre.
Après son Discours sur les sciences et les arts (1750) et Le Devin du village (1752), le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1754), la Lettre à d'Alembert sur les spectacles (1758), voici La Nouvelle Héloïse (1761), Émile ou de l'Éducation et Du Contrat social, l'un et l'autre publiés en 1762. Ses deux ouvrages les plus personnels, les Confessions et les Rêveries du promeneur solitaire, sont écrits à la fin de sa vie et publiés après sa mort.
Il s'éteint le 2 juillet 1778, à 66 ans, dans un pavillon du parc d'Ermenonville, au nord de Paris, chez l'un de ses derniers amis, le marquis de Girardin. C'est deux mois après son rival Voltaire... et à peine dix ans avant les premiers signes de la Révolution française.
Les acteurs de celle-ci ne manqueront pas de se revendiquer comme les héritiers de Jean-Jacques Rousseau, «l'homme de la vérité et de la nature», lointain inspirateur de la sensibilité moderne et de la démocratique.
Camille Vignolle

Infatigable marcheur

Le jeune homme a quinze ans quand, de retour d'une promenade à la campagne, il trouve les portes de Genève closes. Putôt que d'être battu par son maître d'apprentissage, il décide de partir sur les routes chercher fortune.
Madame Louise de Warens (1699-1762)

En Savoie, un curé le convainc de se convertir au catholicisme et l'adresse dans cette intention à une jeune veuve de 28 ans, la baronne Louise de Warens. Celle-ci l'envoie dans un hospice de catéchumènes à Turin, capitale du royaume de Sardaigne dont dépend la Savoie. Il reçoit le baptême le 21 avril 1728 puis entre au service d'une riche aristocrate, Mme de Vercellis, en qualité de secrétaire.
Après quelques nouvelles tribulations à Paris et Neuchâtel, où il commence à donner des leçons de musique, il retrouve en 1731 sa bienfaitrice Madame de Warens, qu'il appelle «maman». Elle devient sa maîtresse tout en poursuivant une liaison avec son valet Claude Anet.
À l'été 1736, Jean-Jacques et «maman» s'établissent dans une maison isolée, aux Charmettes, près de Chambéry. C'est une époque heureuse durant laquelle le jeune homme dévore les livres, apprend la théorie musicale et, en dépit d'une santé fragile, se lance dans de longues marches solitaires.
Instable, Jean-Jacques reprend fréquemment la route. Il va à Genève chercher un reste d'héritage. Il croise sur son chemin d'autres protectrices, comme à Montpellier Madame de Larnage, mère de dix enfants, qui parfait son éducation sexuelle. À Lyon, en avril 1740, il devient le précepteur des enfants du receveur général M. de Mably. Il est un temps secrétaire d'ambassade à Venise, où il fait les quatre cents coups. Il tente fortune en présentant à l'Académie des Sciences, à Paris, en août 1742, un nouveau système de notation musicale.
Les Charmettes, près de Chambéry, vers 1830
Enfin, en octobre 1743, à 32 ans, il s'établit dans la capitale française et se met en ménage avec une lavandière illettrée, Thérèse Levasseur. D'après ses propres dires, elle lui aurait donné cinq enfants, tous abandonnés aux Enfants trouvés (l'Assistance publique de l'époque)...
Timide, déclassé et dédaigneux des richesses matérielles, cet autodidacte fréquente néanmoins de brillants écrivains et artistes tels que Diderot, Rameau, Voltaire, Grimm, Rameau, Fontenelle, Marivaux... dans les salons intellectuels qui fleurissent à Paris sous le règne de Louis XV.
Il gagne petitement sa vie en écrivant de la musique et en composant des opéras. Sans cesser de tirer le diable par la queue, il se lie avec les auteurs de l'Encyclopédie, d'Alembert et Diderot, qui lui confient des articles sur la musique.
Le ruban
Dans Les Confessions, récit autobiographique des cinquante premières années de sa vie, Jean-Jacques Rousseau ne se ménage pas. Il évoque un larcin qui remonte à son séjour chez Madame de Vercellis, à Turin, et dont le souvenir, assure-t-il, continue de le hanter :
Le ruban volé (gravure)

« La seule mademoiselle Pontal perdit un petit ruban couleur de rose et argent déjà vieux. Beaucoup d'autres meilleures choses, étaient à ma portée; ce ruban seul me tenta, je le volai; et comme je ne le cachais guère, on me le trouva bientôt. On voulut savoir où je l'avais pris. Je me trouble, je balbutie, et enfin je dis, en rougissant, que c'est Marion qui me l'a donné. Marion était une jeune Mauriennoise dont madame de Vercellis avait fait sa cuisinière quand, cessant de donner à manger, elle avait renvoyé la sienne, ayant plus besoin de bons bouillons que de ragoûts fins. Non seulement Marion était jolie, mais elle avait une fraîcheur de coloris qu'on ne trouve que dans les montagnes, et surtout un air de modestie et de douceur qui faisait qu'on ne pouvait la voir sans l'aimer; d'ailleurs bonne fille, sage, et d'une fidélité à toute épreuve. C'est ce qui surprit quand je la nommai. L'on n'avait guère moins de confiance en moi qu'en elle, et l'on jugea qu'il importait de vérifier lequel était le fripon des deux. On la fit venir: l'assemblée était nombreuse, le comte de la Roque y était. Elle arrive, on lui montre le ruban: je la charge effrontément; elle reste interdite, se tait, me jette un regard qui aurait désarmé les démons, et auquel mon barbare cœur résiste. Elle nie enfin avec assurance, mais sans emportement, m'apostrophe, m'exhorte à rentrer en moi-même, à ne pas déshonorer une fille innocente qui ne m'a jamais fait de mal; et moi, avec une impudence infernale, je confirme ma déclaration, et lui soutiens en face qu'elle m'a donné le ruban. La pauvre fille se mit à pleurer, et ne me dit que ces mots: Ah! Rousseau, je vous croyais un bon caractère. Vous me rendez bien malheureuse, mais je ne voudrais pas être à votre place. Voilà tout. Elle continua de se défendre avec autant de simplicité que de fermeté, mais sans se permettre jamais contre moi la moindre invective. Cette modération, comparée à mon ton décidé, lui fit tort. Il ne semblait pas naturel de supposer d'un côté une audace aussi diabolique, et de l'autre une aussi angélique douceur. On ne parut pas se décider absolument, mais les préjugés étaient pour moi. Dans le tracas où l'on était, on ne se donna pas le temps d'approfondir la chose; et le comte de la Roque, en nous renvoyant tous deux, se contenta de dire que la conscience du coupable vengerait assez l'innocent. Sa prédiction n'a pas été vaine; elle ne cesse pas un seul jour de s'accomplir.
J'ignore ce que devint cette victime de ma calomnie; mais il n'y a pas d'apparence qu'elle ait après cela trouvé facilement à se bien placer: elle emportait une imputation cruelle à son honneur de toutes manières. Le vol n'était qu'une bagatelle, mais enfin c'était un vol, et, qui pis est, employé à séduire un jeune garçon: enfin, le mensonge et l'obstination ne laissaient rien à espérer de celle en qui tant de vices étaient réunis. Je ne regarde pas même la misère et l'abandon comme le plus grand danger auquel je l'ai exposée. Qui sait, à son âge, où le découragement de l'innocence avilie a pu la porter! Eh! si le remords d'avoir pu la rendre malheureuse est insupportable, qu'on juge de celui d'avoir pu la rendre pire que moi!
Ce souvenir cruel me trouble quelquefois, et me bouleverse au point de voir dans mes insomnies cette pauvre fille venir me reprocher mon crime comme s'il n'était commis que d'hier.»

La célébrité, enfin

À l'été 1749, Rousseau rend visite à son ami Diderot, incarcéré au fort de Vincennes pour avoir exprimé son athéisme dans la Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient. À son retour, il est, selon ses propres mots, frappé d'une «illumination» en lisant une question mise au concours par l'Académie de Dijon sur le point de savoir si le progrès des arts a contribué à corrompre ou épurer les moeurs. «À l'instant de cette lecture, je vis un autre univers et je devins un autre homme», raconte-t-il.
Jean-Jacques se passionne pour le sujet et envoie à Dijon son Discours sur les sciences et les arts, un réquisitoire vibrant contre l'Histoire qui, dans son cours implacable, cache les scandaleux privilèges des puissants sous le masque des arts et des sciences. Rousseau reçoit le prix, est imprimé, beaucoup lu.
Rousseau accède enfin à la gloire. Comme un bonheur n'arrive jamais seul, Rousseau gagne aussi la reconnaissance du public avec son opéra Le devin du village, qui est joué devant Louis XV et la marquise de Pompadour à Fontainebleau le 18 octobre 1752. Il n'ose toutefois rencontrer le roi et décline la pension que celui-ci était disposé à lui accorder.
L'invention de la démocratie
C'est à sa vocation de penseur que Jean-Jacques Rousseau consacre désormais l'essentiel de son énergie.
En 1754, il répond à un deuxième concours de l'Académie de Dijon avec son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes dans lequel il présente l'homme comme naturellement bon mais perverti par la civilisation. Dans la continuation du philosophe anglais Thomas Hobbes (1588-1679), il exalte l'état de nature originel et voit dans la naissance du droit de propriété la source de tous les maux.
Son discours est refusé par l'Académie «à cause de sa longueur et de sa mauvaise tradition». Qu'à cela ne tienne, Jean-Jacques se rend à Genève et revient au calvinisme austère de son enfance. À son retour en France, il fait publier son second Discours : «O Homme, de quelque Contrée que tu sois, quelles que soient tes opinions, écoute; voici ton histoire telle que j'ai cru la lire, non dans les Livres de tes semblables qui sont menteurs, mais dans la Nature qui ne ment jamais...». Cette belle exhortation inspirera le penseur Emmanuel Berl... en 1940 quand il soufflera au maréchal Pétain la célèbre formule : «La terre, elle, ne ment pas».
Le Discours vaut à Rousseau un regain de célébrité mais aussi de violentes querelles épistolaires avec Voltaire. Ce dernier, qui domine le siècle dans un tout autre registre, celui du persiflage, lui adresse une lettre remplie d'une ironie féroce : «On n'a jamais employé tant d'esprit à vouloir nous rendre bêtes ; il prend envie de marcher à quatre pattes, quand on lit votre ouvrage. Cependant, comme il y a plus de soixante ans que j'en ai perdu l'habitude, je sens malheureusement qu'il m'est impossible de la reprendre, et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes que vous et moi...» (Aux délices, près de Genève, 30 août 1755).
Jean-Jacques Rousseau à L'Ermitage (Montmorency)
Fuyant les salons parisiens, Jean-Jacques Rousseau s'installe à L'Ermitage, à Montmorency, au nord de Paris, chez sa protectrice Madame d'Épinay.
Jean-Jacques Rousseau à 54 ans (Allan Ramsay)Il se prend de passion pour la belle-soeur de celle-ci, la comtesse Sophie d'Houdetot, sans être payé de retour. «Nous étions ivres d’amour l’un et l’autre, elle pour son amant, moi pour elle», écrira-t-il dans les Confessions. Il se brouille en même temps avec tous ses amis.
Plus sérieusement, il prolonge sa réflexion politique avec Le Contrat social.
L'ouvrage débute par cette catégorique sentence : «L'homme est né libre et partout il est dans les fers». Comme remède à la décadence morale, il préconise des lois et un contrat social sous l'égide du «peuple souverain» et se pose ainsi en théoricien de la démocratie.
Son livre sera une source d'inspiration majeure pour tous les démocrates à venir... à commencer par les indépendantistes corses...
Jean-Jacques Rousseau écrit la première Constitution
L'auteur du Contrat social est sollicité en 1765 par Pasquale Paoli, un Corse insurgé contre l'occupant génois, pour rédiger la première Constitution du monde mais elle ne sera jamais appliquée, la Corse passant bientôt sous domination française.
L'invention de la sensibilité
En rupture avec le culte de la froide raison qui caractérise le Siècle des Lumières, Jean-Jacques Rousseau redécouvre la sensibilité et, à ce titre, peut être considéré comme un précurseur du romantisme.
Un roman sentimental intitulé Julie ou la Nouvelle Éloïse rencontre l'esprit de l'époque et s'adjuge aussitôt un succès prodigieux. Grâce à Rousseau et à la Nouvelle Héloïse, on ne se prive plus de pleurer ou de clamer son amour pour l'humanité souffrante. On croit en la bonté naturelle des hommes. Certaines femmes de l'aristocratie remettent à l'honneur l'allaitement au sein et renoncent à confier leur bébé à une nourrice.
Julie et Saint-Preux sur le lac Léman (illustration de La Nouvelle Héloïse par Charles-Édouard Crespy)
Dans le prolongement de ce roman, il publie Émile ou de l'Éducation. Ce livre recueille un succès phénoménal dans la bourgeoisie et l'aristocratrie. Il va contribuer à changer le regard des parents sur leurs enfants. Il explique l'intérêt nouveau qu'on leur porte. C'est à la même époque, notons-le, que les Français commencent à réduire volontairement la taille de leur famille, par souci de préserver leur niveau de vie et de mieux élever leurs enfants.
Nous retenons pour notre part de l'ouvrage cette lucide observation toujours d'actualité au XXIe siècle : «Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent de remplir autour d'eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d'aimer ses voisins».

Un génie tourmenté

Poursuivi par la police le 9 juin 1762 en raison de quelques audaces religieuses publiées dans l'Émile, Rousseau doit quitter L'Ermitage et la France pendant un temps. À Genève, en Allemagne et même en Angleterre, les pouvoirs constitués s'acharnent sur l'écrivain et le rejettent à tour de rôle. Dans ces épreuves, les philosophes (Voltaire, Diderot, d'Alembert....) ne lui témoignent pas la tolérance qu'il était en droit d'attendre d'eux.
Jean-Jacques Rousseau herborisant à Ermenonville (gravure de Meyer)Dans la dernière partie de sa vie, de retour en France mais contraint de changer sans cesse de résidence, rejeté par les autres philosophes et persécuté (du moins le croit-il), Jean-Jacques Rousseau opère un repli sur lui-même et se plonge dans l'introspection littéraire.
Il se marie le 30 août 1768 à sa compagne Thérèse Levasseur et se console de ses misères en cultivant avec délectation un sentiment de supériorité. «Me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même...», écrit-il.
Les Rêveries du Promeneur solitaire et les Confessions constituent son testament littéraire.
Publiées après sa mort, les Confessions sont le récit de sa vie à la première personne. Elles constituent le premier texte proprement autobiographique de la littérature française :
Le sarcophage de Rousseau exposé au Panthéon, 11 octobre 1794 (tableau de Pierre-Antoine Demachy, musée Carnavalet, photo: Bertrand Runtz © Herodote.net)«Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature; et cet homme ce sera moi, écrit l'auteur dans le préambule. Être éternel, rassemble autour de moi l'innombrable foule de mes semblables ; qu'ils écoutent mes confessions, qu'ils gémissent de mes indignités, qu'ils rougissent de mes misères. Que chacun d'eux découvre à son tour son coeur aux pieds de ton trône avec la même sincérité ; et puis qu'un seul te dise, s'il l'ose : "Je fus meilleur que cet homme-là"...».
Compatissant, le marquis de Girardin offre l'hospitalité à Jean-Jacques Rousseau dans un pavillon de son parc d'Ermenonville le 20 mai 1778. C'est là qu'il meurt d'apoplexie six semaines plus tard.
Il reposera dans l'île des Peupliers, au milieu du parc, jusqu'au 11 octobre 1794. Sa dépouille sera alors transférée au Panthéon sur ordre de la Convention au cours d'une cérémonie mémorable.
Commentaire : du christianisme à la philosophie
Jean-Jacques Rousseau a relancé à travers ses écrits les valeurs chrétiennes de charité, de fraternité et de compassion. Il les a laïcisées et en même temps dépouillées de leur fondement religieux.
Tournant le dos au dogme chrétien du péché originel et de la Rédemption, Rousseau estime que l'homme n'est pas responsable de ses actes devant Dieu. Si un homme n'est pas porté de lui-même vers la charité et l'amour du prochain, s'il se révèle méchant ou misérable, la faute en est à la société et à ses lois. Mauvaises lois, iniquités sociales, tyrannie, voilà les ennemis du genre humain contre lesquels partent en guerre Rousseau et ses disciples.
Cette philosophie généreuse mais réductrice, qui nie la responsabilité individuelle, a inspiré beaucoup de disciples au bon Jean-Jacques. Parmi eux, il n'est que de citer... Robespierre, Napoléon ou encore Bolivar.
Gravure révolutionnaire à la gloire de Jean-Jacques Rousseau (musée Carnavalet, Paris, photo : Bertrand Runtz)
Dans une dédicace aux mânes de Jean-Jacques Rousseau (entre 1789 et 1791), Robespierre écrit : «Ton exemple est là, devant mes yeux ; tes admirables Confessions, cette émanation franche et hardie de l'âme la plus pure, iront à la postérité, moins comme un modèle d'art que comme un prodige de vertu. Je veux suivre ta trace vénérée, dussé-je ne laisser qu'un nom dont les siècles à venir ne s'informeront pas...».
Joseph Proudhon, théoricien de l'anarchisme, privilégie comme lui l'individu et la cellule familiale et manifeste la même méfiance à l'égard des sociétés d'argent. L'oeuvre de Rousseau a aussi inspiré les poètes romantiques et écrivains allemands, à commencer par Goethe, Fichte et Hegel. Karl Marx lui-même a rendu hommage à son intransigeance. Plus près de nous, au XXe siècle, il a inspiré les réformateurs égyptiens ou encore chinois.
Camille Vignolle

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